Je vous salue Marie, pleine de grâce… Les voix d’une petite centaine d’étudiants et jeunes professionnels s’élèvent dans les rues du XVe arrondissement de Paris. Avec ferveur, chapelet à la main, ils prient pour le pape, le diocèse de Paris et la paix liturgique. Il est 19 heures passées, les cloches du quartier sonnent les vêpres alors que ces jeunes se rendent en procession à la chapelle Notre-Dame-du-Lys (Paris XVe ). Après un mois de résistance et de prières, ils ont finalement obtenu le rétablissement de leur traditionnelle messe du mercredi soir selon le missel de saint Pie V. Mais celle-ci sera dorénavant célébrée dans la chapelle d’un patronage parisien par un prêtre diocésain.
“Supprimer une messe, c’est supprimer un apostolat, des confessions, du catéchisme…“
Un jeune parisien
La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), qui en avait la charge depuis plus de treize ans, est mise sur le banc de touche. Malgré la joie d’avoir retrouvé leur messe, les jeunes ne comprennent toujours pas la politique de Mgr Aupetit.
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Et Paris ne fait pas figure d’exception. Au Havre, Mgr Jean-Luc Brunin réduit, lui aussi, fortement les prérogatives des communautés Ecclesia Dei – communautés attachées à la célébration de la messe selon le rite ancien. Désormais, « les sacrements de l’initiation chrétienne ainsi que le sacrement de mariage seront préparés et célébrés dans la communauté paroissiale, selon les rituels en vigueur suite à la réforme liturgique ». Il en va de même pour la catéchèse.
“Officiellement, les évêques prônent l’apaisement, mais ils nous dépouillent de toutes nos prérogatives“
un prêtre d’une communauté Ecclesia Dei
À 800 kilomètres de là, à Grenoble, un communiqué de Mgr de Kérimel suscite l’ire de la communauté traditionnelle. Il l’accuse, entre autres, de « préférer manquer la messe dominicale plutôt que de participer à une liturgie approuvée par les saints Paul VI et Jean-Paul II [messe en français, NDLR] ».
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“J’ai l’impression qu’on retourne à la guerre liturgique des années 1970“
une jeune Grenobloise
À Limoges, pas de communiqué ou d’annonce officielle. Mais les fidèles s’inquiètent que l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre (ICRSP) n’ait pas obtenu l’église en centre-ville un temps promise par leur évêque.
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“Ils font du zèle et agissent sans concertation “
“J’ai peur que tout cela ravive de vieux combats“
des prêtres diocésains
« Tant que nous n’aurons pas retrouvé notre “messe du mercredi” à Saint-François-Xavier, nous continuerons à dire notre chapelet tous les mercredis soir », promet le collectif Juventus Traditionis. Ces jeunes, attachés à la défense de la liturgie traditionnelle, ne comptent pas baisser les bras et espèrent rencontrer Mgr Aupetit. Contacté, le diocèse de Paris n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Partout, les fidèles regrettent l’absence de dialogue.
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